jeudi 9 juin 2016

Downhill


Pour cette nouvelle interview, la tribune est offerte au groupe marseillais de hardcore / metal Downhill. Le groupe vous raconte tout de sa genèse à aujourd’hui. Les cinq membres sont motivés comme jamais et cela fait un bien fou de voir des gens se bouger dans notre région.

1) Comment s’est passée la rencontre entre les membres du groupe ?
Adrien : Je connais Yann depuis pas mal d’années, car on a participé à beaucoup de concerts ensemble et j’aime lui sauter dessus. Paul, je l’ai connu grâce à un ami en commun (Vins’ aka Punky, guitariste chez Dirty Wheels) pour faire de la planche à roulettes. Thomas et Ju, qui sont amis depuis longtemps, nous ont rejoints lors de la formation de Downhill.
Julien : Ca fait 10 ans que je connais Thomas, les autres je ne les connais que depuis que je suis dans le groupe ; mais on s’était déjà tapé dessus quand Get the Shot est passé à Marseille.
Thomas : C’est le coup classique du mec qui veut monter un groupe et qui connait un gars qui connait un gars qui connait un gars…
Yann : Je connais Paul et Adrien depuis un bon moment via le skate, les concerts et un pote en commun qui s’appelle Jack Daniels. Puis, en cherchant un batteur, on a connu Thomas qui nous a présenté Julien .
Paul : J’ai rencontré Ju et Thomas à la première répète. Je connaissais déjà Yann et Adri car on se croisait dans des concerts, au skatepark et on a des potes en commun ! Ce sont des mecs cools ! (rires)

2) Quel a été l’élément qui vous a pousssé à former le groupe ?
Adrien : Pour ma part, c’est grâce au groupe Apache qui, lors d’une répète, m’ont demandé de chanter pour le délire, j’ai vraiment aimé et apparemment c’était pas dégueulasse… Je savais que Yann voulait faire un groupe de HxC donc je l’ai directement appelé.
Julien : Avant Downhill, je jouais depuis 4 ans dans un groupe de rock alternatif, on a splitté fin septembre et deux mois après Thomas me propose de faire un test avec Yann et Adrien. Je n’ai pas hésité, car je voulais jouer dans un style plus agressif. De plus, cela faisait longtemps qu’on voulait jouer ensemble Thomas et moi, mais on n‘avait jamais eu l’occasion, bref c’était parafait.
Thomas : J’avais déjà un groupe de punk rock à l’époque, mais j’avais envie d’un truc plus « rentre-dedans ». Et puis, à force d’aller à des concerts de hardcore, j’ai fini par me dire qu’il faudrait que j’essaye de jouer dans un groupe de ce style. J’ai fais quelques tests avec d’autres groupes, mais il n’y a qu’avec Downhill que ça l’a vraiment fait
Yann : A la base, on va dire que je suis celui qui est le plus à fond dans le hardcore. J’ai eu d’autres groupes dans d’autres styles musicaux, mais je crevais d’envie de monter sur scène et de faire un gros hardcore bête et méchant. J‘avais déjà un paquet de riffs que je composais chez moi et qui n’attendait que ça. Un jour, en allant au boulot mon téléphone sonne « Adrien : je suis avec Apache en répète ! [...] j’ai testé le chant ça me plaît tarpin* (*Marseille rpz), viens on tente de monter un projet », et voilà, c’est tout con. 
Paul : Moi,, je suis arrivé 2 mois après les débuts du groupe donc la question me concerne un peu moins. Mais pour ma part, je les ai rejoints car j‘étais trop motivé de jouer pour de bon, et avec des potes en plus ! Merci à eux de m’avoir pris dans le groupe.


3) Comment se sont passés les débuts du groupe, y a-t-il eu des changements au cours de cette formation ?
Adrien : Oui, on a commencé à deux avec Yann, on cherchait des riffs, des idées ; mais ce n’était pas évident sans batterie et une basse. Jérémy d’Apache (qui est une pauvre merde au passage) m’a mis en relation avec Thomas qui a ramené Ju. On a commencé comme ça, puis Paulo cherchait un groupe il nous a rejoints et là, on a vraiment capté qu’avec deux guitaristes on gagnait en puissance !
Julien : Ca a commencé par Yann et Adri qui voulaient monter leur groupe de hardcore, Thomas les rejoint et qui me ramène. On a passé un mois à jouer à 4, puis on s’est dit qu’il nous fallait une deuxième guitare, c’est là que Paulo est arrivé.
Thomas : On a d’abord fait un test chant/guitare/batterie, puis j’ai contacté Julien que je connais depuis plus de 10 ans, avec qui on avait de nombreuses fois parlé de monter un groupe sans jamais passer le pas, c’était l’occasion. Paul nous a rejoints quelques semaines après, pour renforcer le son du groupe.  
Yann : Les débuts du coup c’était ... chaud ! (rires) Moi et Adrien dans un local pourri loué à l’heure, on testait des trucs, on sentait un potentiel, mais il fallait que cela passe à la vitesse supérieure assez vite quoi, c’était plus fort que nous.
Paul : Ça c’est bien passé, j’ai pris le train en marche, mais les autres n’avaient pas énormément de morceaux donc ça n’a pas été difficile de les apprendre. On s’est mis à composer ensemble par la suite et, depuis, on se régale. Avec Yann, on a 2 styles un peu différents. Il est plus hardcore pur et moi, j’aime vraiment le crossover thrash. Le mélange de nos deux styles donne un bon résultat pour le moment, j’aime ce qu’on fait.

4) Qui sont donc les membres actuels de Downhill ?
Adrien : Thomas batteur, et roi de la blague pourrie, Julien bassiste, on a oublié de lui apprendre à sourire, Paul guitariste, il skate, il skate et il skate, Yann guitariste, un garçon déchaîné et Adrien chanteur, et anguille par défaut.
Julien : Thomas derrière la batterie, son surnom c’est caca, en rapport avec la qualité de ses blagues. Yann à la gratte il est grand il est beau. Adrien au chant, il est aussi à la pointe de l’attaque du PSG mais on ne sait pas s’il changera de club pendant l’été. Paul si vous ne le voyez pas sur un skate, c’est qu’il a sa guitare dans les mains. Julien à la basse, enthousiaste et souriant.
Thomas : Adrien au chant, Yann et Paul à la guitare, Julien à la basse et Thomas à la batterie. Des fois on échange, mais ça sonne moins bien bizarrement.
Yann : Les autres vont répondre la même chose que moi. 
Paul : Adri, Yann , Ju, Thomas, et moi.

5) Comment s’est fait le choix de jouer du HxC ?
Adrien : Quand je vais voir des groupes de HxC, je me régale, alors passer du pit à la scène était la suite logique. De plus, c’est une musique engagée les sujets traités sont le reflet de notre société qui pourrit, je me sens concerné par ce qui passe. 
Julien : Cela ne fait pas longtemps que j’écoute du hardcore, avec Thomas ça fait quelques temps qu’on traine au Molotov dès qu’il y un concert punk/hardcore/thrash et j’avais de plus en plus envie de jouer dans ce style. Au final, le groupe où je jouais a splitté juste quand il fallait pour que je rejoigne Downhill. Franchement, y’a rien de plus cool que de jouer sur scène et de voir les gens se mettre des patate sur ta musique !
Thomas : J’ai commencé en écoutant du pop punk, puis du punk rock, puis du metal, puis du HxC. Ca a été progressif, mais j’ai fini par me retrouver dedans. Même si j’ai un style plus pop punk dans ma façon de jouer, j’essaie d’épurer au mieux pour correspondre à ce qu’on attend d’un batteur de hardcore.
Yann : On n’a même pas choisi, c’était juste naturel ; sans non plus vouloir rester exclusivement dans ce style (on adore à certains moments poser des passage thrash ou encore assez hiphop). Le hardcore, c’était tout de même le meilleur moyen pour nous exprimer, c’est ce que je suis pour ma part, j’adore ce style de musique et c’est aussi pour moi et d’autres gars du groupe, comme adrien, un vrai mode de vie.
Paul : Le groupe est parti sur ce style, donc j’ai suivi. Mais, il faut dire que c’est un style que j’apprécie énormément, surtout quand on y ajoute une pointe de thrash metal !

6) J’imagine que vous avez pas mal d’influences, y en a t-il qui vous ont justement aidés à fonder le groupe ?
Adrien : La Haine ! 
Julien : Je suis un gros fan de Mylène Farmer et Indochine, et on oublie bien trop souvent leur contribution au son des groupes de hardcore de ces 15 dernières années.
Thomas : Get The Shot pour ma part. Cela ne fait pas longtemps que j’écoute du hardcore, j’y connais quasiment rien. Je découvre les groupes au fur et à mesure des concerts mais pour moi, le must reste ce groupe. La première fois que j’ai parlé à Adrien c’était à un de leur concert d’ailleurs, celui du Poste A Galène. On a retrouvé des photos de leur concert au local il y a un peu plus d’un an, et on s’est rendu compte avec Julien que Yann et Adrien étaient avec nous dans le mosh. Donc techniquement, on s’est foutu sur la gueule un an avant de se parler, si ça ce n’est pas hardcore !  
Yann : Moi j’ecoute vraiment pas mal de groupes et tous, à leur façon, m’inspire, les citer serait trop long. Évidement obliger de te dire  Get The Shot, Terror, Backtrack, Incendiary Turnstile etc. Puis, évidemment, il y a ceux qui comptent beaucoup pour nous et qui nous ont surtout donner l’envie de monter sur scène, je pense à Dirty Wheels, Hate In Front, Apache, Odyssey etc., la famille quoi ! 
Paul : Héhé carrément ! Et en partie le groupe de mon pote Vince (Dirty Wheels) qui m’a donné vraiment envie de jouer.

7) Je crois savoir aussi qu’il y en a parmi vous qui sont fans de sport de glisse. 
Adrien : Yann, Paulo et moi adorons le skate. Yann et moi ne sommes pas des diables, mais on aime ça, Paul cartonne par contre. Mais je me défends plutôt pas mal sur un snowboard.
Julien : J’ai fait du patinage artistique en haut niveau pendant 5 ans, mais j’ai dû arrêter suite à une rupture des ligaments croisés, j’ai appris à jouer de la basse pendant la rééducation.
Thomas : J’ai fini Skate 2 sur 360 ça compte ? Non sinon, j’ai fait du roller plus jeune. Je passais le spine et tout ! Mais j’ai fini par arrêter. J’aimerais bien m’y remettre, mais il me faudrait plus de jours dans la semaine. Dans le groupe c’est surtout Paul qui gère le truc, il skate quasiment tous les jours, il a un super niveau.
Yann : Oui.
Paul : Je skate le plus possible en dehors du boulot et des répètes. Je ne vais pas bien si je ne skate pas … c’est con hein ?!

8) Votre nom Downhill a-t-il un rapport avec cela ?
Adrien : Le downhill en skate, c’est le fait de descendre une pente vertigineuse pour une bonne sensation d’adrénaline. J’aimerais que les gens ressentent cela lorsqu’ils assistent à nos concerts.
Julien : On avait sorti pas mal de noms et Yann a trouvé Downhill. Avec 3 skaters dans le groupe, ça collait bien.
Thomas : On a eu cette fameuse discussion qu’ont quasiment tous les groupes, et Yann a eu cette idée. Et après nous avoir envoyé « Downhill » 19 fois sur notre conversation (oui 19, j’ai compté), on était convaincu. « Anal Explosion », « Ingrow nails », « Sadistic sodomite » et « Yann and the sheap boy » ont aussi été proposés, du coup on ne s’en sort pas trop mal.
Yann : Oui. Downhill mon pote ! 
Paul : Ouais d’ailleurs, le downhill c’est trop cool ! En skate, en bike... trop pur.

9) Vous avez enregistré il n’ y a pas très lontemps 4 titres. Comment cela s’est passé, et êtes-vous satisfaits du résultat ?
Adrien : C’est la première fois que je faisais ça et ce n’a pas été évident au début. M’entendre dans le casque n’était pas une chose facile mais après, tout a roulé. Ouais, je suis content du résultat c’est vraiment cool pour une démo et je tiens à remercier Bastien (guitariste de 21 Again) qui a fait preuve de patience avec des zouaves comme nous, il a sorti un bon boulot merci mec !
Julien : C’est Bastien de 21 Again qui a eu la patience de nous enregistrer. On a fait ça dans notre local sur un petit enregistreur en faisant des prises live, mais Bastien a fait du bon boulot et pour le peu de moyen, on est content du résultat ! Le truc c’est qu’il nous fallait vite une petite démo histoire que les gens puissent écouter et avoir une idée de ce qu’on fait avant de venir nous voir sur scène.
Thomas : Plutôt bien ! C’était du « one shot » donc c’était un peu chaud, mais on ressent plus d’intensité en enregistrant de cette façon ! Bastien de 21 Again -avec qui on partageait le local à l’époque- a fait du super boulot malgré les conditions, encore merci à lui !
Yann : C’était cool on s’est bien marré, on a fait ça avec nos petits moyens, d’ailleurs, merci mille fois encore à Bastien de 21 Again. On est très content car cela nous a permis de faire écouter ce qu’on faisait à ceux qui ne nous on pas encore vus en concert !
Paul : Bastien de 21 Again nous a fait une démo plutôt cool. Je suis content du rendu même si je pense qu’on joue mieux maintenant !

10) J’ai l’impression qu’il y a une petite famiile qui est née entre certains groupes de la région. Est-ce important pour vous d’avoir des relations avec ces groupes, cela permet-il de s’aider mutuellement et d’avancer ensemble ?
Adrien : C’est toute la philosophie du hardcore qu’on peut voir, avancer dans la même direction tout en ayant  nos différences c’est la force de ce mouvement qui fait qu’on est comme une famille. C’est grâce à tous les gens qui organisent, forment des groupes, enregistrent ou tout simplement s’entraident que la scène perdurera et, plus personnellement, j’aimerais qu’on forme (sans prétention aucune) une espèce de Minority Unit : mélanger tous ces groupes pour faire des morceaux, je pense que ça pourrait être très violent.
Julien : Le truc à Marseille, c’est que tu croises toujours les mêmes personnes aux concerts et en dehors de ça, il y a toujours des membres de plusieurs groupes qui sont potes, donc au final tout le monde se connait et se soutient en organisant des concerts ou en proposant de faire des premières parties quand il y a des places de libres. C’est cool qu’il y ait cette unité entre les groupes, ça fait partie de l’esprit hardcore et au moins, ça évite qu’il y ait des embrouilles.
Thomas : Carrément ! C’est ça qui est cool avec la scène hardcore marseillaise. Le style est un peu spécial, et ceux qui l’écoutent sont généralement des passionnés, donc on croise souvent les mêmes personnes. Et quasiment chaque groupe a au moins un rapport humain avec un autre. Julien faisait ses études avec Milan d’Apache, dont le bassiste est un vieil ami d’Adrien et dont le chanteur est aussi celui d’Odyssey, en sachant que le bassiste d’Odyssey est un ami de Yann et Adrien, que Paul nous a été présenté par Vince des Dirty Wheels avec qui il bosse... Je m’arrête là mais on peut relier à peu près tous les groupes HxC de Marseille comme ça. Du coup ouais, c’est une grande famille. Et quand un groupe a un plan concert et qu’une place est libre, en général, il en contacte un autre. Au final on s’aide tous mutuellement, on est à peu près tous dans la même galère.
Yann : Ce qui nous lie c’est avant tout une amitié sincère, on se connaît tous, on se marre bien, il n’y a pas de tension, bref on fait un peu à nous tous vivre la scène hardcore dans le coin et c’est le pied !
Paulo : Et oui ça permet de faire parler des groupes à droite à gauche et faire jouer les nouveaux groupes pour les anciens ! Et bien sûr de faire la fête entre collègues !

11)  Quelle est la suite pour 
le groupe ? 
Adrien : Un enregistrement très certainement chez Homeless Records, du merch qui arrivera pour l’été et on espère faire des concerts un peu partout dans le pays.
Julien : Il faut qu’on trouve la thune pour se faire une vraie session studio et se presser un bon petit EP, faire des teeshirts... On va aussi se programmer quelques concerts hors de Marseille pour changer un peu.
Thomas : Un enregistrement cet été avec l’impression des t-shirts et tout et tout. On reste modeste dans nos objectifs, mais si on arrive à remplir le Wembley Stadium l’été prochain c’est cool !  
Yann : Concert - bagarre - concert - bagarre - Ep - concert - bagarre - t-shirt - concert...
Paul : On doit enregistrer à la fin de l’été. J’espère qu’on va faire un méchant truc avec Flo de Homeless Records ! Sinon, bah, concerts, j’espère le plus possible ! On a joué le 29 mai pour la release party de Wake The Dead au Molotov ! Et on doit faire la release party de Dirty Wheels, plus tard en juillet je crois, au même endroit.

Message du groupe : on soutient la scène marseillaise, alors allez checker les autres groupes : Dirty Wheels, Apache, Wake The Dead, Oddyssey, Landmvkrs, Rat’s Don’t Sink, Inquisition, Dissident (Nice), Horned, Kill Boy PowerHead, 21 Again.
Désolé si on à oublié quelqu’un...

https://m.facebook.com/DownHill-HxC-1690001551287026/?red=bookmarks

Interview : Jean-Louis
Photos: Gabriel ATLANTE et DR

Retrouver le groupe dans le fanzine Metal II Mars




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire